par Marie-Andrée Bertin, conférencière, formatrice en éducation prénatale, auteur de L’éducation prénatale naturelle, un espoir pour l’enfant, la famille et la société
L’éducation peut se définir comme « la mise en œuvre de moyens propres à permettre à l’être humain de se former et de se développer ». En éducation prénatale, il s’agira donc de donner à l’embryon puis au fœtus les meilleurs matériaux, les meilleures conditions pour qu’il puisse développer au mieux, au sein du processus naturel et selon sa dynamique propre, toutes les potentialités incluses dans l’œuf initial.
Car personne n’éduque personne, c’est l’être qui s’éduque, c’est à dire se forme, par le mouvement de la vie qui est en lui. Il le fait au moyen des matériaux physiques, affectifs et mentaux qui lui sont fournis par son environnement… Et la future mère, premier univers de l’enfant à naître est tout entière, physiquement et psychiquement « matière première » pour cet enfant.
L’éducation prénatale est mise en évidence par les travaux scientifiques de ces dernières décennies
Chez l’être prénatal,
chaque cellule s’informe en même temps qu’elle se forme. Pour l’enfant, sur tous les plans tout est nourriture et s’intègre dans ses cellules et son subconscient sans qu’il ait la faculté d’accepter ce qui est profitable et de rejeter ce qui est nocif.
Si les futurs parents sont informés de ces processus, véritable éducation prénatale naturelle, ils ont la possibilité d’éviter de transmettre à leurs enfants ce qui est nuisible et de leur donner les meilleurs éléments dans tous les domaines :
- Nutritionnel
- Sensoriel
- Affectif
- Mental et spirituel
Ils remplissent alors consciemment, en toute liberté, selon leurs choix propres et leur culture, leur rôle d’éducateurs fondamentaux de l’enfant qui se construit.
Sur le plan nutritionnel,
Il appartient à la mère de privilégier les aliments vivants, vitalisants et de bien oxygéner son sang par la respiration, aussi importante que la nutrition.
Au niveau des cinq sens,
ces antennes qui nous relient au monde et alimentent nos activités intellectuelles, des choix aussi sont à faire…. Que la mère se mette à l’écoute du bébé : il sait très vite faire savoir, par exemple, les musiques qui lui conviennent et celles qui le dérangent. Là encore, on peut lui offrir le meilleur en enrichissant sa propre vie, en se nourrissant soi-même de la beauté des sons, des formes, des couleurs, des œuvres artistiques, de la nature vivante.
Dans le domaine affectif,
l’enfant partage les émotions de sa mère. Elles lui sont communiquées par les hormones de stress ou de détente, de peur ou de confiance, de joie, de bonheur. Ces hormones créent chez l’enfant des états physiologiques correspondant aux émotions maternelles. Si ces états se répètent souvent, ils créent des prédispositions de caractère.
Le rôle du père est également important. Il peut communiquer avec l’enfant par la voix, le toucher, et surtout lui donner joie et confiance à travers une mère heureuse et en sécurité.
Dans le domaine des pensées
Le fœtus réagit aussi bien à la pensée de la mère qu’à sa parole, disent les chercheurs… Aussi invitent-ils la future mère à cultiver des pensées et des images mentales, qui agiront positivement sur le développement global de son enfant.
L’épigénétique confirme et explique la profondeur des influences reçues par l’embryon puis le fœtus – L’épigénétique – ce terme regroupe toutes les influences du milieu décrites plus haut et leur impact au niveau des gènes eux-mêmes : certains gènes sont activés et d’autres non.
Au IVe congrès mondial de l’OMAEP (Caracas 2001) le généticien Bruce Lipton déclare :
… « L’activation des programmes des gènes est contrôlée par la perception qu’a l’organisme de l’ambiance du milieu. Les émotions maternelles telles que la peur ou la colère ou au contraire l’amour ou l’espérance influencent biochimiquement la sélection et la réécriture du code génétique de l’enfant avec des conséquences évolutives très profondes sur les générations à venir. Les futurs parents sont de véritables ingénieurs génétiques et il est urgent qu’ils en soient informés. »
Le pouvoir créateur de la femme s’exerce donc au cœur même des cellules de l’enfant qu’elle porte.
Voilà qui l’invite à transmettre à l’enfant le meilleur d’elle-même et à utiliser la puissance de son imagination créatrice pour faire cadeau à son enfant des plus belles images et le sensibiliser aux plus belles qualités humaines.
Nous ajoutons qu’il est également important d’informer les jeunes bien avant qu’ils ne conçoivent un enfant.
La découverte des neurones-miroirs par l’équipe du Pr. Giacomo Rizzolati de l’Université de Parme, apporte un complément très éclairant. Une catégorie de cellules cérébrales qu’elle nomme neurones-miroirs a la propriété d’émettre par son ADN un rayonnement de type LASER, correspondant aux pensées, émotions et comportements qui sont les nôtres et de recevoir les messages analogues émis par d’autres personnes. Ce reflet réciproque est à l’origine de l’utilisation du mot « miroir ».
Ces neurones sont parfois appelés « sociaux » car ils jouent un grand rôle dans la compréhension des êtres humains entre eux et la cohésion sociale. Ils établissent des ponts d’ondes entre des cerveaux proches et même lointains. Ces neurones se forment et se multiplient à l’occasion de nos expériences relationnelles et cela dès la période embryonnaire.
La future mère qui sait cela aura à cœur d’intensifier son dialogue intérieur avec l’enfant lui envoyant le plus possible de message positifs et se mettant davantage à son écoute.
Et le père ? L’enfant perçoit directement par ces neurones-miroirs les pensées, les sentiments et les comportements de son père et particulièrement ceux qui le concernent.
A aucun moment de son existence, l’être humain ne retrouvera une intensité de développement comparable à celle de la période prénatale: partir d’une cellule pour parvenir en quelques mois à un être complet ou presque, doté de compétences étonnantes, d’acquisitions indélébiles, c’est fabuleux!